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1.1Le concept de discours
Avant de commencer une analyse de l’argumentation, on propose un passage en revue du discours et de différentes acceptations que ce concept a en linguistique.
L’analyse de discours entretient avec la linguistique des rapports complexes qui sont toujours en situation de redéfinition constante, car il s’agit plus d’un mouvement scientifique qui se situe à la croisée des chemins, ayant son objet, ses cadres méthodologiques et ses notions, qu’une discipline circonscrite comme un bloc homogène.
La question du discours n’est pas énoncée dans le cours de linguistique de Ferdinand de Saussure qui circonscrit le domaine de la linguistique comme une étude de la langue, elle-même définie comme un “système de signes”. Sa théorie repose sur une opposition langue / parole qui recoupe l’opposition société / individu. La recherche en linguistique s’oriente ainsi vers l’étude du système de la langue par opposition aux manifestations individuelles de la parole. La séparation langue / parole présuppose du coup une opposition entre ce qui est social et ce qui individuel. Par rapport à cette opposition, le discours est le tiers-exclu.
Le terme de discours recouvre plusieurs acceptions selon les chercheurs ; certains en ont une conception très restreinte, d'autres en font un synonyme de "texte" ou “d'énoncé”. Les différentes acceptations diffèrent selon les écoles et les méthodes d’analyse adoptées.
Le discours est un concept interdisciplinaire qui suppose le dépassement du niveau phrastique et la prise en compte des facteurs de nature pragmatiques, extralinguistiques et situationnels. La linguistique du discours s’impose comme une démarche de dépasser les limites de la phrase, qui est le niveau ultime de l’analyse pour les structuralistes et d’introduire le sujet et la situation de communication qui ne trouvaient pas leur place dans la linguistique de la langue.
Le discours est une notion différente de celle de texte, dans le sens que le texte est achevé, fini, clos, pendant que le discours est infini. Le texte est le produit du discours et celui-ci est le mécanisme de la production du texte.
La grammaire de texte qui étudie la cohérence des énoncés a pour objet le discours considéré comme une unité totalisante. La naissance d’une linguistique de l’énonciation a apporté un souffle nouveau dans la façon d’aborder le discours. En effet, avec la prise en compte des conditions de production, le discours était désormais défini comme toute production (verbale et non verbale) d'énoncés accompagnés de leurs circonstances de production et d'interprétation. C’est à partir de cette période que l’objet de l’analyse de discours ne consistait plus à rechercher ce que dit le texte, mais la façon dont il le dit. D’un point de vue pragmatique, le texte est un ensemble culturel qui renvoie à des données d’origines variées, pas seulement linguistiques. C’est pourquoi le texte tout comme le discours est, selon une visée pragmatique, défini comme : l'utilisation d'énoncés dans leur combinaison pour l'accomplissement d'actes sociaux. Le discours remplit trois fonctions :
- une fonction propositionnelle (ce que disent les mots) ;
- une fonction illocutoire (ce que l'on fait par les mots: accuser, ordonner, demander une
information, etc. ; par l'acte illocutoire, s'instaure une relation, un rapport entre les
interactants ;)
- une fonction perlocutoire (le but visé), agir ou chercher à agir sur l'interlocuteur.
Le discours est un événement langagier, il est « un énoncé ou un ensemble d’énoncés considéré du point de vue des mécanismes de sa production, autrement dit un énoncé ou un ensemble d’énoncés en situation de communication. »
Le terme de “discours” désigne aussi un ensemble d'énoncés de dimension variable
produits à partir d'une position sociale ou idéologique.
L’étude du discours doit prendre en calcul quelques facteurs essentiels : l’énonciateur, son destinataire ou allocutaire, l’intention de communiquer de l’énonciateur, un savoir commun partagé par l’énonciateur et son destinataire.
1.2Les différentes approches dans l’analyse du discours
1.2.1L’approche énonciative
La tentative de dépasser la limite d'une linguistique de l'énoncé a permis aux chercheurs
de faire appel au concept d'énonciation. L'intérêt porté actuellement à l'énonciation s'explique par l'extension de l'objet même de la linguistique. En effet, la prise en compte de tous les phénomènes liés aux conditions de production du discours apparaît comme pertinente pour la compréhension du fonctionnement de la langue. Lorsqu'on aborde le sens des unités linguistiques, on est inévitablement amené à les relier à des facteurs extralinguistiques, c'est-à-dire à leur référence comme à leur prise en charge par un énonciateur. La relation “obligée” des unités en question aux conditions de leur production suppose la prise en compte de la théorie de l'énonciation, qui d’une autre manière articule le linguistique sur l'extralinguistique ; c’est-à-dire le discours à ses conditions de production. À l'origine de cette démarche se trouve Émile Benveniste. Il entend par le discours, dans un sens plus large, « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière. «
Dans son travail Emile Benveniste :
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