La Greve Est-elle une Moyen D'Expression du Mecontentement

Le conflit n’est pas un accident dans la vie des sociétés , il en fait partie intégrante .

Il s’agit de conflits: propres à la société industrielle et centrés autour du rapport capital/travail, déterminés essentiellement pour ne pas dire uniquement par le rapport salarial, dont le mouvement ouvrier a été l’acteur principal, qui ont pour modèle l’action collective organisée par des corps intermédiaires prenant la forme d’appareils intégrateurs, et qui donnet lieu à des modes de mécontentement et de protestation relativement semblables et codifiés, dont la grève, la journée nationale d’action et le défilé constituent les archétypes .

Considéré comme un phénomène négatif et destructeur, le conflit a mauvaise réputation. Au sens philosophique comme sociologique, le conflit est la négation de l’unité. Ce terme vient rappeler que le corps qu’il soit physique ou social, n’est pas un, n’est pas homogène et qu’il est le lieu de tensions. Il n’est pas centripète écrit Georg Simmel, qui voyat pour sa part dans ce mouvement de forces contradictoires une sources de vie :« une groupe qui serait tout simplement centripète et harmonieux, une pure et simple réunion, n’a non seulement pas d’existence empirique, mais encore il ne présenterait pas de véritables processus de vie[...]. De même que pour avoire une forme, le cosmos a besoin “d’amour et de haine”, de forces attractives et de forces répulsives, la société a besoin d’un certain rapport quantitatif d’harmonie et de dissonance, d’association et de compétition, de sympathie et d’antipathie pour accéder à une forme définie »

Pour Georg Simmel, le conflit ne dois pas être reduit à son seul aspect négatif et destructeur. Cette vision ne traduit lui qu’un seul aspect des choses car le conflit est le concept polyvalent, l’action conflictuelle pouvant être certes destructrice mais également porteuse des positivités. Pour Simmel, ce sont les causes du conflit qui séparent les individus, à savoire la haine, l’envie, la misère et la convoitise. Le conflit, lui, ne sépare pas mais relie. En lui-même, écrit le sociologue, le conflit est déjà la résolution des tensions entre les contraires. Qui dit conflit dit relation et non séparation et indifférence. Bien plus, pour ce dernier, le conflit, est un facteur de socialisation puisqu’il suscite ou modifie des communautés d’ intérêt, des regroupement en unité, des organisations.

Il est indispensable de compléter en rappelant la nécessité d’historiciser le conflit, car il ne porte pas sur les mêmes objets, ne prend pas la même forme, n’est pas porté par les mêmes endroits selon les périodes ; et de contextualiser, car les différentes configurations prises par celui-ci sont liées à la fois à la nature de la structure sociale du pays considéré, aux types de régime politique qui s’y sont succédé et à la somme des droits (politiques, économiques et sociaux) qu’ils ont octroyé.

Un conflit collectif, autrement dit une grève, est un mouvement de cessation collective et concertée du travail par les salariés d'une entreprise pour défendre des revendications professionnelles refusées par le chef d'entreprise (obtenir des améliorations des conditions de travail, des augmentations de salaires, ...).

Il y a conflit collectif du travail lorsque des salariés exercent une action concertée à l’encontre de leur employeur pour la défense d’intérêts professionnels. Lorsqu’un différend oppose un seul salarié à son employeur, c’est un conflit individuel.

Le droit de grève a été reconnu par la loi du 25 mai 1864. Il est mentionné dans les préambules des Constitutions de 1946 et 1958. Il constitue une liberté publique et un droit fondamental.

Définition

La grève est une cessation collective et concertée du travail pour des motifs professionnels, afin d’exercer une pression sur l’employeur. Ainsi la grève perlée qui est une réduction volontaire de la productivité n’est pas considérée comme une grève car la cessation de travail n’est pas totale. Toutes les autres formes de grève (tournante, surprise, débrayage occasionnel...) sont licites.

Les caractéristiques

Elles sont au nombre de trois :

• la cessation collective : le droit de grève peut être exercé par une minorité de salariés. L'aspect collectif de la grève s'apprécie en fonction du nombre de salarié. Il a été jugé que la cessation du travail d'une seule personne ne pouvait être assimilée à un cas de grève sauf si cette personne suivait un mot d'ordre national ;

• la concertation : elle se déduit en principe de la reconnaissance du caractère collectif ;

• les motifs professionnels : les tribunaux ont toujours interprétés largement la définition des revendications professionnelles des salariés. Sont considérées comme licites toutes celles qui portent sur la rémunération, les conditions de travail, l'exercice du droit syndical, la crainte de licenciement… Par contre les grèves de solidarité déclenchées pour défendre les intérêts professionnels d'autrui ou les grèves de protestation destinées à obtenir le retrait d'une sanction contre un travailleur ne sont licites qu’à condition d’intéresser la collectivité de travail. Mais l'existence de revendications à caractères professionnels ne suffit pas en elle-même à justifier la grève : il faut en outre que l'employeur soit tenu au courant des revendications et qu'il ait les moyens éventuels de les satisfaire.

Une grève illicite ou un abus de droit de grève peuvent justifier un licenciement pour faute lourde. Elle permette également à l'employeur de pratiquer le lock-out c'est à dire la fermeture complète de son entreprise. Celui-ci est admis en raison du principe de l'exception d'inexécution et par le fait d'une grève illicite a davantage pour objet de porter atteinte à l'employeur que de défendre des intérêts professionnels.