Cuprins
- 1. Le XlX-ème siècle 3
- 2. Prosper Mérimée (1803—1870) 11
- 2.1. Originalité du fantastique 13
- 2.2. Exotisme et violence 14
- 3. Guy de Maupassant (1850-1893) 17
- 3.1. Les thèmes des nouvelles 18
- 3.2. Une autre dimension de Maupassant 20
- 3.3. Maupassant et ses personnages 21
- 4. La nouvelle un art singulier 23
- 4.1. Du conte à la nouvelle : un changement progressif 29
- 4.2. Fondements de la nouvelle 30
- 4.3. Une définition de la nouvelle 39
- 4.4. Notions préliminaires à une définition de la nouvelle 41
- 4.5. Pertinence des critères et conformité au genre 43
- 4.6. Les critères de la nouvelle selon Poe 44
- 5. Le XIX-ème siècle- l’âge d’or du récit court 48
- 6.Le personnage de la nouvelle 53
- 6.1. L’inconsistance des personnages de la nouvelle 53
- 6.2. Le personnage et ses doubles 55
- 6.3. L’art du portrait 60
- 7. Les principes narratifs 65
- 7.1. Les artifices de la narration 65
- 7.2. La notion de tension narrative dans la nouvelle 67
- 7.3. L’en-deçà de la nouvelle 68
- 8. L’espace tragique de la nouvelle 71
- 9. Problématique de l’action 74
- 9.1. Le point culminant narratif 74
- 9.2. Le thème de la rencontre impossible 76
- 9.3. Nouvelles implosives, nouvelles explosives 78
- 10. Le temps 81
- 10.1. Dualité et répétition des situations dramatiques 81
- 10.2. Dualité et répétitivité événementielle 83
- 11. Conclusions 86
- 12. Bibliographie 88
Extras din proiect
1. Le XlX-ème siècle
Contrairement aux siècles précédents, qui ont été dominés par une seule doctrine littéraire, humanisme de la Renaissance, classicisme, philosophie des lumières, le XIX-ème siècle connaît une grande diversité de courants littéraires qui se succèdent et souvent coexistent : romantisme, réalisme, Parnasse, symbolisme, naturalisme. C’est que la société a évolué beaucoup plus rapidement au XIX-ème siècle, des transformations économiques importantes se sont produites d’une décennie à une autre, les régimes politiques se sont succédés sans répit.
En ce qui concerne le récit bref, le XIX-ème siècle est véritablement l’âge d’or de celui-ci. Henry James en prend acte dans son essai sur Maupassant en 1888 : opposant la France à l’Angleterre où « la nouvelle n’a que peu d’amateurs », il constate que « c’est en France qu’elle jouit vraiment d’une prospérité considérable, et M. de Maupassant a d’emblée eu l’avantage de s’adresser à un public habitué à saisir vite, selon l’expression moderne ». Cela tient à plusieurs facteurs historiques dont le plus déterminant est l’essor des journaux quotidiens et périodiques. Dans les années trente, la prestigieuse Revue de Paris publie les nouvelles de Balzac (L’Elixir de longue vie, L’Auberge rouge, Maître Cornélius) et Mérimée (Mateo Falcone, Vision de Charles XI, Le Vase étrusque) tandis qu’Émile de Girardin accueille dans La Mode des chroniques, des articles et des feuilletons signés Dumas, George Sand ou Balzac. Mais c’est en 1836, avec La Presse, qu’il invente le journal moderne, à grand tirage et bon marché, en le finançant par la publicité. Dès lors s’ouvre, à côté du roman feuilleton illustré par Eugène Sue, un vaste espace de publication pour des textes courts, à la mesure des besoins d ‘un secteur en pleine expansion économique. Dans le dernier quart du siècle, on compte une soixantaine de quotidiens, qui tous font un accueil généreux aux conteurs, comme Le Soir qui chaque début de semaine demande à Alphonse Daudet un de ces contes qu’il réunira en 1873 sous le titre de Contes du lundi . On pourrait citer aussi les noms de Banville, Jean Lorrain, Marcel Schwob. Mais l’exemple le plus célèbre et l’un des plus prolifiques est bien sûr celui de Maupassant qui, dans la seule décennie des années 80, donne au Figaro, à Gil Blas et au Gaulois quelque trois cents récits. Il n’est pas indifférent non plus que, dans ce cadre journalistique, sa production narrative se soit doublée d’une activité de chroniqueur. L’observateur nourrissant le conteur, la nouvelle renouait ainsi son rapport étymologique avec l’actualité.
Le XIX-ème siècle voit l’avènement des premiers écrivains qui essaient de vivre exclusivement de leur plume. C’est sous la révolution bourgeoise qu’on promulgua en 1793 la première loi garantissant la propriété littéraire. Néanmoins, l’écrivain n’était pas mis à l’abri des contrefaçons publiées à l’étranger. C’est à peine en 1886 que, par la Convention de Berne, les droits d’auteur sont respectés sur le plan international. Pourtant les écrivains sont, surtout durant la première moitié du siècle, durement exploités par les éditeurs. Balzac en est l’exemple le plus notoire. La plupart ont une deuxième profession : Ch. Nodier, Leconte de Lisle, Sainte-Beuve, Musset ont été bibliothécaires, Maupassant, Huysmans, employés de ministère, Mérimée, inspecteur des monuments historiques,etc. Certains romanciers à succès, dont les tirages atteignent des chiffres astronomiques, comme Daudet, Maupassant et Zola, gagnent toutefois des fortunes et réussissent à imposer leurs conditions aux éditeurs. On cite le cas de l’éditeur Lemerre qui suivit Daudet dans son voyage en Suisse afin que celui-ci ne livrât pas à une autre maison d’édition le manuscrit du roman L’Immortel, qu’il était en train d’écrire.
On assiste au XIX-ème siècle à une poussée des revues littéraires dont Marivaux a été l’initiateur au siècle des lumières, avec son « Spectateur français ». La revue est une forme intermédiaire entre le livre et le journal ; c’est un journal par sa périodicité, c’est un livre par son format (on peut la conserver dans une bibliothèque) et par l’étendue des matériaux publiés. Citons vers 1820-1822 le Conservateur Littéraire de V. Hugo et la Revue des deux mondes qui, fondée en 1829, jouit d’une grande renommée. Principal organe du mouvement romantique, c’est dans ses pages que Musset publie pour la première fois ses fameuses Nuits, Vigny les pièces de vers qui formeront les Destinées, G. Sand- le roman Lélia, Mérimée-Colomba, etc. C’est au XIX-ème siècle que paraissent les premières revues spécialisées, comme par exemple, la Revue et Gazette des théâtres ou la Revue wagnérienne.
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- Merimee et Maupassant Maitres de la Nouvelle au XIX-eme Siecle.doc