Caracteristiques du roman picaresque

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Publicat de: Silvia Vereș
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1. L´apparition du roman picaresque

À une époque où les œuvres de fiction sont peuplées de personnages fantastiques ou héroïques (roman byzantin, roman de chevalerie, roman mauresque), le Lazarillo de Tormes, publié en 1554, prend le contre-pied des productions narratives de son temps, donnant naissance à un genre nouveau. Un narrateur, qui est à la fois protagoniste de l´histoire qu´il raconte, s´attache à décrire “ses fortunes et adversités”. Sa narration est émaillée de thèmes récurrents qui constitueront le noyau dur du roman picaresque: la faim, la représentation de certains types sociaux (le noble, le curé…) ou la transgression des valeurs sociales de l´époque.

Lorsque le pícaro fait son entrée dans la littérature, la notion du “roman” est si peu présente à la pensée espagnole que la langue ne dispose même pas encore d´un mot pour la signifier. Les Espagnols lissent d´interminables et merveilleuses histoires de chevalerie, dont ils s´engouent au moment même où l´Europe les délaisse. Dans le même temps l´Italie leur révèle la sereine douceur de l´Arcadie pastorale. Les premières bergeries espagnoles font leur apparition à la même heure, ou presque, que le premier pícaro. Bergers et chevaliers comblaient l´imagination des lecteurs, anxieux de s´idéaliser dans l´irréelle plénitude d´un univers rêvé, où se réfléchit, comme en un miroir magique, l´imagine d´une humanité portée à son plus haut degré de perfection. À cette imagine stylisée le pícaro prétend substituer une stylisation narquoise de l´expérience quotidienne, dont il ne retient à dessein que ce qu´elle peut présenter de plus dérisoire. Aussi l´univers picaresque n´est-il pas moins mythique que l´autre, qu´il ne détruit pas, mais auquel il oppose, à toutes fins utiles, une mythologie inverse.

Aux yeux d´un homme du XVIᵉ siècle, en effet, l´expérience quotidienne ne saurait être en soi un objet de littérature, et moins encore celle d´un meurt-de-faim. Si l´on impose au lecteur le personnage du pícaro, si on l´oblige à voir le monde à travers un regard aussi vil, si, en un mot, on le contraint de partager l´expérience et la pensée d´un être quasiment infrahumain, c´est à seule fin de lui représenter l´humanité sous un éclairage dépréciatif, si divertissant et risible soit-il. Le pícaro met l´homme en présence de tout ce que sa condition comporte de négatif, afin de dessiller ses yeux et de démasquer les contrevérités faussement rassurantes qui sont l´habitude de sa pensée. On aura reconnu la démarche du moraliste et du prédicateur, soucieux, non point d´apporter la paix, mais d´engager avec celui qui lit ou écoute sa remontrance un combat corps à corps, dont il ne sortira vainqueur que s´il parvient à graver dans la conscience d´autrui l´image d´une inconfortable et salutaire vérité.

On a donc affaire ici à une littérature de clerc. Le personnage du pícaro, qui est un homme du peuple, et même du très bas, prend corps et s´informe dans l´esprit d´un lettré anonyme inquiet, rompu à la méditation, nourri de théologie et de morale. Sous son incarnation première, il émerge, certes, d´un fonds d´historiettes populaires, dont le clerc saura parfois se souvenir. Mais à partir de l´instant où Lazare de Tormes dit “je”, c´est-à-dire à l´heure même qu´il naît à la littérature, il cesse d´appartenir au folklore : rompant avec son existence antérieure de petit bonhomme facétieux, il devient le véhicule d´une pensée grave qui s´incarne en lui, qui éclate dans ses paroles et dans ses gestes moqueurs, quand bien même ils seraient ceux de la marionnette folklorique d´antan.

Le roman picaresque et le mythe du pícaro naissent en Espagne car la société espagnole est dominée, sous le règne des Rois Catholiques, de Charles Quint et des princes de la Maison d´Autriche, par la notion fondamentale d´hidalguía, qui prendra de plus en plus d´importance au fur et à mesure que l´Espagne refusera plus obstinément de s´adapter au capitalisme naissant et s´isolera par là du reste de l´Europe. Ainsi s´établit la prévalence d´une aristocratie fondée sur le lignage, qui groupe grande et petite noblesse. L´hidalgo, vieux chrétien, exempté d´impôts et qui ne travaille pas de ses mains, devient le plus ferme soutien de la couronne. Sur les ruines d´une bourgeoisie mort-née s´élève la classe, désormais dominante, des hidalgos. Noblesse et “pureté de sang” deviennent les deux valeurs sur lesquelles s´articule une société qui n´oppose en elle qu´une aristocratie courtisane et terrienne à la paysannerie nombreuse des vilains.

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